
Les populations en situation de précarité sont particulièrement éloignées des recommandations de santé publique en termes de consommation de fruits et légumes. Le programme BONUS Fruits & Légumes, lauréat de l’appel à projet 2024 du Programme National de l’Alimentation, vise à y remédier. Associant l’Union Nationale des Groupements des Épiceries Sociales et Solidaires et Aprifel, ce programme entame sa phase active de déploiement sur le terrain. Au total, il permettra de former au moins 2 personnes dans une vingtaines d’épiceries sociales et solidaires qui seront en mesure de mettre en place des ateliers. L’objectif est de conduire une centaine d’ateliers d’ici fin 2025.
Les populations les plus modestes sont en moins bonne santé et ont une espérance de vie réduite comparée au reste de la population française (Observatoire des inégalités, 2024). Cette situation découle de nombreux facteurs parmi lesquels figurent l’alimentation et les comportements individuels. Ainsi, chez les populations en situation de précarité, la consommation de fruits et légumes est particulièrement éloignée des recommandations de santé publique (Credoc, 2019).
Cette consommation insuffisante est liée à des freins similaires à ceux de la population générale (manque de temps, de compétences culinaires, perception de cherté…), auxquels s’ajoutent des difficultés spécifiques : manque d’espace et de matériel pour cuisiner ou stocker les aliments, accessibilité, mais aussi l’aspect moins calorique et rassasiant des fruits et légumes comparé à d’autres aliments.
Un coup de pouce pour aider les bénéficiaires des épiceries sociales et solidaires à mettre des fruits et des légumes au menu
Ancré sur ces constats, le programme BONUS F&L – Bien s’OrgaNiser pour mettre plUS de Fruits & Légumes dans les repas quotidiens – est destiné à sensibiliser les personnes en situation de vulnérabilité sociale à l’importance d’une alimentation favorable à la santé, notamment riche en fruits et légumes. Pour ce faire, le programme se structure autour de deux axes :
- La production d’un kit d’animation pour les acteurs de terrain comprenant des supports d’information développés en langage FALC (voir encadré) et une animation d’une heure, développée avec des diététiciens ;
- La formation des animateurs des épiceries sociales et solidaires pour qu’ils réalisent eux-mêmes les ateliers auprès des bénéficiaires et contribuent ainsi à essaimer largement et durablement ces bonnes pratiques.
Suite à l’élaboration des outils et à leur test sur le terrain, BONUS Fruits et légumes passe à présent en phase active de déploiement, avec la formation des animateurs des épiceries de l’UGESS et les premières animations.
Au total, le programme permettra de former au moins 2 personnes dans une vingtaines d’épiceries sociales et solidaires. L’objectif est de conduire une centaine d’ateliers d’ici fin 2025.
Apporter des conseils concrets pour s’organiser au quotidien et consommer plus de fruits et légumes
Les animations qui commencent à se déployer s’appuient sur l’affiche et la brochure « Comment s’organiser pour mettre plus de fruits et légumes au menu ? ». Ces outils ont été développés sur la base d’une première BD sur l’alimentation créée par CO-ACTIS Santé et pour laquelle Aprifel et l’ARS Ile de France (avec le soutien de la CRESP) ont apporté leur expertise scientifique. Ces deux supports, développés en méthode FALC (voir encadré), donnent des moyens concrets aux participants de s’organiser étape par étape : avant d’aller faire leurs courses ; au magasin ; en rentrant à la maison – afin de consommer plus de fruits et légumes au quotidien

L’atelier associé, conçu en collaboration avec des diététiciens, permet de mettre en lumière les expériences et propositions de chacun pour être au plus proche des habitudes et du quotidien des bénéficiaires et ainsi de les impliquer et les rendre acteurs de leur changement. Cette démarche met ainsi à profit l’influence des pairs et renforce le sentiment d’auto-efficacité des participants, en faisant en sorte que les solutions viennent du groupe.
Agir conjointement sur l’accessibilité et l’accompagnement pédagogique des bénéficiaires
De façon complémentaire au projet BONUS, le réseau d’épiceries sociales et solidaires de l’UGESS a remporté un financement distinct dans le cadre de l’appel à projet « Mieux manger pour tous » du PNA. Ces fonds permettront de développer les approvisionnements en fruits et légumes dans les épiceries sociales et solidaires de son réseau. Un soutien qui touchera 60% de son réseau. Dans ce cadre, l’UGESS s’est fixé des objectifs d’approvisionnement en lien notamment avec les recommandations du PNNS et souhaite que chacune des épiceries soutenues puisse atteindre une proposition de 40 % de fruits et légumes.
Le programme BONUS F&L se positionne ainsi comme un accompagnement pédagogique de ce dispositif, qui permettra une autonomisation des bénéficiaires quant à l’utilisation des fruits et légumes distribués. En se basant sur la théorie du changement de comportement et en jouant sur les axes motivationnels, BONUS F&L vise à rendre les bénéficiaires acteurs de leurs choix, en faveur de comportements plus bénéfiques à leur santé.
Afin d’évaluer l’efficacité du projet BONUS F&L et d’identifier les améliorations nécessaires, une mesure d’impact sera conçue et un pilote réalisé en Ile de France en collaboration avec l’ARS Ile de France et la Cellule de Recherche en Santé Prévention du Centre Hospitalier Manhès, spécialisée sur le public d’usagers d’épiceries sociales.
Le FALC a pour but de faciliter l’accès à l’information aux personnes avec des difficultés de compréhension. Il est régi par des règles européennes strictes qui permettent la simplification des documents et une meilleure compréhension de tous.
Les principales règles du FALC :
- Toujours utiliser des mots simples et éviter les gros nombres
- Les phrases doivent être les plus courtes possibles
- Toujours privilégier un ordre facile à comprendre
- La mise en page doit être dans des formats faciles à lire et courts
- Une police d’écriture la plus claire possible
Les règles du FALC sont décrites sur le site de Inclusion Europe.