En bref
Découvrez 5 articles récents issus de notre veille scientifique de septembre 2024 sur l’alimentation saine et durable.

Un article récent a exploré le rôle médiateur du microbiote intestinal dans la relation entre les habitudes alimentaires et le diabète gestationnel. Dans cette étude cas-témoins, 107 femmes atteintes de diabète gestationnel et 78 femmes enceintes en bonne santé ont été inclues. Leurs apports alimentaires ont été évalués au cours du mois précédent l’intervention à l’aide d’un questionnaire semi-quantitatif de fréquence alimentaire. Leurs microbiotes intestinaux ont été analysés via des prélèvements de selles. Une analyse de médiation a été réalisée pour explorer le lien entre les habitudes alimentaires, le profil de microbiote intestinal et le diabète de type 2. Parmi les 5 modèles alimentaires évalués, le modèle à base de fruits et légumes a été associé à une réduction de 67% du risque de développer un diabète gestationnel par rapport aux modèles à faible teneur en fruits et légumes. De plus, ce modèle a été associé à une modification significative de la composition du microbiote intestinal chez les femmes atteintes de diabète gestationnel. Ainsi, l’adoption d’un régime alimentaire à base de fruits et légumes au cours de la grossesse pourrait réduire le risque de diabète gestationnel en modifiant notamment la composition du microbiote intestinal.

Une étude a évalué l’efficacité d’interventions de recherche participative sur les paramètres de santé liés à l’obésité ainsi que sur les habitudes de vie d’adolescents âgés de 11 à 18 ans issus de pays à revenus élevés. Dans le cadre de ce travail, 8 bases de données ont été consultées de 1990 à 2024. Au total, 16 études ont été incluses : 6 se sont concentrées sur l’activité physique, 2 sur la nutrition et 8 sur une combinaison des deux. Sur l’ensemble, 10 études ont présenté au moins un effet significatif d’interventions participatives sur l’activité physique, la nutrition et/ou les paramètres de santé liés à l’obésité. Un effet positif sur la consommation de fruits a notamment été rapporté. Ces conclusions suggèrent que l’autonomisation des jeunes par leur implication dans les travaux de recherche peut exercer des effets positifs sur la santé. Néanmoins, des travaux supplémentaires restent nécessaires en raison du nombre limité d’études incluses dans cette revue. Les futurs travaux sont invités à impliquer et à responsabiliser les adolescents dans des interventions de santé publique.

Une revue systématique et méta-analyse d’études cliniques d’observation a étudié la corrélation entre les niveaux de consommation de fruits et légumes et la stéatose hépatique non alcoolique. Au total, 11 études portant sur 493 682 patients ont été retenues après consultation des bases de données PubMed, Embase, Web of Science et la Cochrane Library. Les résultats suggèrent qu’une consommation plus élevée de fruits et légumes est inversement associée au risque de stéatose hépatique non alcoolique. Cette corrélation varie néanmoins selon les groupes ethniques et le sexe en raison notamment de variations dans les régimes alimentaires. Des travaux supplémentaires, et plus particulièrement des études prospectives, sont nécessaires afin d’éclaircir ce lien.

Une revue de la littérature cherché à déterminer les freins et leviers à la consommation de fruits et légumes chez des adultes australiens vivant en milieu rural. Les données quantitatives et qualitatives de 13 464 adultes ayant participé au recensement 2019 de la vie active. Dans l’ensemble, 48% et 19% des participants consomment respectivement les deux portions de fruits et les cinq portions de légumes recommandées par jour. Les facteurs favorables à la consommation de fruits comprennent le fait de n’avoir jamais fumé et de ne pas consommer d’alcool. Les facteurs les plus favorables à la consommation de légumes comprennent le fait d’avoir été fumeur , de vivre dans un foyer avec plus de 3 personnes ainsi que l’utilisation de jardins communautaires. Parmi les obstacles à la consommation de fruits et légumes figurent la préférence pour d’autres encas, le désir de limiter les apports en sucres, le manque de temps et la difficulté à atteindre les directives jugées inatteignables. En conclusion, les auteurs appellent à mettre en place des stratégies agissant aux niveaux individuels, sociaux et physiques pour améliorer la consommation de fruits et légumes.

Une étude a examiné les associations prospectives entre l’adhésion au régime EAT-Lancet et la dépression, l’anxiété et leur cooccurrence chez 180 446 participants de la UK Biobank. Les degrés d’adhésion au régime EAT-Lancet ont été convertis en 3 scores alimentaires différents – indices Knuppel EAT-Lancet, Stubbendorff EAT-Lancet et Kesse-Guyot EAT-Lancet – et évalués sur un suivi de 11,62 ans. Les résultats montrent qu’une plus grande adhésion au régime EAT-Lancet est associée à un risque plus faible de dépression, d’anxiété et de leur cooccurrence. Cette association est consistante entre les trois indices EAT-Lancet. Ce travail suggère ainsi que l’adoption d’un régime alimentaire durable peut participer à la prévention de la dépression et de l’anxiété.